Article #5 - Cerveau en mode automatique : 5 biais cognitifs qui freinent nos apprentissages
Vous avez l'impression que votre enfant s'entête dans des méthodes inefficaces ?
Qu'il accuse toujours les autres quand ça ne va pas ?
Qu'il fait "comme tout le monde" même si ça ne lui réussit pas ?
Ce n'est pas (que) de la mauvaise foi.
C'est souvent... le cerveau qui prend des raccourcis.
Nous sommes tous soumis à des biais cognitifs.
Ces mécanismes inconscients influencent notre façon de penser, de décider, d'apprendre.
Les connaître, c'est savoir mieux les repérer... et s'en libérer.
Voici 5 biais cognitifs fréquents chez les apprenants ( mais pas seulement !) :
🌀 1. Le biais d'engagement
"J'ai déjà passé des heures à faire ça comme ça, je ne vais pas changer maintenant !"
Quand on a investi du temps, de l'énergie ou des émotions dans une méthode, il devient difficile d'en changer... même si elle ne fonctionne pas.
🔎 L'élève qui relit 10 fois son cours sans résultats mais refuse d'essayer une nouvelle méthode.
🔎L'entrepreneur qui s'accroche à un projet qui s'essouffle parce qu'il y a déjà trop cru.
🎯 Le bon réflexe : programmer des points de réévaluation réguliers, et se donner un droit à changer de cap, sans culpabilité.
⚖️ 2. Le biais d'attribution
"C'est la faute du prof, il ne l'a pas expliqué clairement !"
On a tendance à attribuer ses réussites à soi, et ses échecs aux autres. Ou à faire l'inverse, selon son niveau de confiance.
🔎 L'élève qui réussit pense "j'ai été chanceux" ; celui qui échoue pense "le prof a mal expliqué".
🔎 L'adulte qui minimise ses compétences et attribue la réussite au hasard.
🎯 Le bon réflexe : instaurer une culture du feedback croisé (prof/élève, pairs, soi-même), et développer l'auto-analyse réflexive, sans jugement.
👥 3. Le biais de conformité
"Tout le monde fait comme ça, alors je fais pareil."
Le groupe influence. Fortement. Parfois trop.
🔎 L'élève qui change sa réponse pour coller à celle des autres, même s'il doutait.
🔎 Le professionnel qui adopte les codes à la mode, sans se demander si ce sont les siens.
🎯 Le bon réflexe : travailler en autonomie d'abord, en groupe ensuite. Valoriser l'analyse critique et l'expression personnelle.
🔁 4. Le biais de substitution
"Est-ce que ça me semble juste ?" (au lieu de : "Est-ce que c'est juste ?")
Quand une question est trop complexe, le cerveau en remplace inconsciemment une par une autre, plus simple.
🔎 L'élève ne se demande pas si sa réponse est correcte, mais seulement si elle a l'air logique.
🔎 Le pro choisit une image parce qu'elle est "belle" sans vérifier si elle sert son objectif.
🎯 Le bon réflexe : ralentir le raisonnement, décomposer la vraie question, relire et croiser les sources.
🧑🏻🏫 5. Le biais d'autorité
"Si le prof/l'IA/le manuel le dit, c'est que c'est vrai."
On a tendance à croire plus facilement une information... quand elle vient d'une figure perçue comme légitime.
🔎 L'élève qui croit une info erronée parce qu'un adulte l'a dite.
🔎 L'entrepreneur qui suit aveuglément les conseils d'un expert IA.
🎯 Le bon réflexe : vérifier les sources, contextualiser l'info, croiser les points de vue.
Apprendre à penser par soi-même.
🌱 L'orthopédagogie, un espace pour comprendre... et désapprendre
Ces biais ne sont pas des défauts. Ce sont des raccourcis du cerveau pour aller plus vite et "gagner du temps".
Mais quand ils freinent les apprentissages, il est essentiel de les identifier, de les déconstruire, et de proposer des outils pour en sortir.
En séance, on apprend à observer ses manières de penser, à mieux se comprendre, à choisir ses stratégies de manière éclairée.
👉 Parce qu'apprendre, c'est aussi savoir se décaler de soi, observer nos pensées et nos comportements, pour réajuster.
Sandra Ferreira
Orthopédagogue certifiée
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